Pour agir efficacement et intelligemment, il faut d’abord comprendre. Aussi, prenons ici le temps d’explorer un peu le fonctionnement du système immunitaire… afin ensuite de mieux le servir dans notre vie de tous les jours.
Par Marine Dodet – Naturopathe scientifique, formatrice et conférencière
Un système de défense organisé
Avant tout, on connaît le système immunitaire comme le système de défense du corps. Il se doit de détecter et d’éliminer les menaces à l’intégrité de l’organisme, qu’elles soient internes ou externes. Pour ce faire, le système immunitaire ne s’appuie pas sur des organes spécifiques, comme les poumons pour le système respiratoire, ou les reins pour le système urinaire. Il est au contraire distribué dans tout l’organisme, via ses innombrables cellules, que l’on appelle leucocytes ou globules blancs.
Ces leucocytes sont divisés schématiquement en deux grandes catégories :
- Les cellules du système immunitaire inné et non spécifique, telles que les granulocytes (neutrophiles, éosinophiles ou basophiles) ; les macrophages tissulaires (ces derniers sont capables de phagocytose, c’est-à-dire de littéralement « manger » leurs ennemis ou les débris de cellules à éliminer ; on les trouve dans de nombreux tissus du corps : peau, foie, poumons, cerveau…) ; ou encore les cellules NK (pour tueuses naturelles). Ces cellules sont les premières à agir en cas d’infection.
- Les cellules du système immunitaire adaptatif, acquis et spécifique, qui se développent et maturent soit dans la moelle osseuse (les lymphocytes B), soit dans le thymus (les lymphocytes T). Ces cellules, via des récepteurs cellulaires uniques, sont capables de reconnaître des fragments d’antigènes spécifiques (c’est-à-dire le non-soi). Ce sont aussi ces cellules qui permettent une mémoire immunologique, de sorte que la réinfection est contrée plus rapidement et plus efficacement.
Des cellules spécialisées font le lien entre les deux types de système immunitaire. Ces cellules, appelées dendritiques, captent des fragments du non-soi attaqués par les cellules du système immunitaire non spécifique afin de les présenter aux cellules du système immunitaire spécifique et l’activer. Ces deux parties du système immunitaire ne fonctionnent donc pas indépendamment l’une de l’autre mais en coopération.
Les globules blancs sont originaires des organes lymphoïdes, s’y développent et interagissent avec eux. Il s’agit de la moelle osseuse et du thymus donc, mais aussi des ganglions lymphatiques, de la rate, et de tous les tissus spécifiques associés aux muqueuses (poumons, peau et plaques de Peyer dans l’intestin grêle notamment). Les cellules circulent entre tous ces organes, telles de véritables sentinelles, par les circulations sanguine et lymphatique.
Bien sûr, ces cellules communiquent entre elles et avec l’ensemble des cellules du corps via des petites molécules messagères, que l’on appelle des cytokines. Selon la cytokine envoyée, la réponse sera différente… Certaines par exemple envoient des messages proinflammatoires et amènent à une réponse immunitaire locale accrue, tandis que d’autres hissent le drapeau blanc et véhiculent des messages anti-inflammatoires. Comme toujours, les deux types de messages sont nécessaires, tant que le mécanisme reste modulé, équilibré et ajusté à la menace réelle.
Mais un système de défense flexible
Aussi bien organisé soit-il, ce système de défense doit être adaptable et polyvalent. Car après tout, le soi est-il toujours inoffensif ? Et tous les microbes sont-ils nocifs ?
Du soi nuisible…
Non seulement les cellules du système immunitaire inné détectent les intrus nuisibles traditionnels (bactéries, virus, champignons et autres agents pathogènes), mais elles réagissent également à des molécules du soi qui alarment le système immunitaire de la présence de lésions tissulaires. Ces molécules sont libérées par des cellules du soi mourantes ou stressées dans les tissus infectés ou blessés.
Elles ont deux objectifs : amplifier la réponse immunitaire si du non-soi est présent (comme dans le cas d’une infection) et enrôler le système immunitaire dans le processus de réparation des tissus. En d’autres termes, les composants des systèmes inné et adaptatif sont prêts à réagir au soi lorsqu’il signale un danger ou devient lui-même nuisible.
Et du non-soi indispensable
Le système immunitaire comprend également rapidement la réalité selon laquelle tout le soi microbien n’est pas nocif. Les milliards de bactéries commensales et autres microbes qui nous accompagnent tout au long de notre parcours de vie sont essentiels à notre bien-être.
Des mécanismes de régulation internes au système immunitaire garantissent donc que les leucocytes des muqueuses (telles que l’intestin, la peau et les poumons) sont soigneusement contrôlés afin d’éviter les attaques inutiles contre des commensaux utiles ! Mieux, ce sont les interactions permanentes entre le microbiote (bactéries, virus et champignons inclus) et les cellules immunitaires qui façonnent et modèlent progressivement et continuellement le système immunitaire.
En fait, les interactions sont bidirectionnelles : les bactéries intestinales développent et régulent le système immunitaire de l’hôte et le système immunitaire affecte la composition du microbiote intestinal.
Pour des réponses échelonnées dans le temps
Les adaptations que nous faisons en réponse à l’infection sont mesurées sur de nombreuses échelles de temps. Elles peuvent se produire rapidement en quelques minutes et se résoudre tout aussi rapidement ; elles peuvent se poursuivre pendant des jours jusqu’à ce qu’une infection virale soit éliminée, ou elles peuvent être durables et modifier l’anatomie locale d’un tissu comme la polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune. Le système immunitaire est donc un réseau hautement connecté de nombreux types de réponses différentes déployées pour maintenir le statu quo d’un environnement interne exempt de pathogènes.
Le système immunitaire n’est pas qu’un système de défense !
La défense de l’organisme n’est qu’une manifestation de la fonction globale du système immunitaire dans le maintien de l’équilibre interne et de l’intégrité du système. En fait, les effets des cellules et des facteurs immunitaires ne se limitent pas à la défense du corps, mais s’étendent au développement, à l’homéostasie des tissus, à la reproduction et à la réparation. Le système immunitaire fait donc partie intégrante de ces processus physiologiques fondamentaux.
De plus, les études menées depuis les années 1980 montrent une étroite et évidente interférence entre le système immunitaire et d’autres systèmes de l’organisme tels que le système nerveux central, le système hormonal et le système cardio-vasculaire, qui tous ensemble, régulent les métabolismes généraux du corps humain. D’ailleurs, les chercheurs et les professionnels de médecine commencent à reconnaître les implications du système immunitaire dans leurs domaines respectifs.
Aujourd’hui, le système immunitaire est donc vu davantage comme un mécanisme de surveillance global qui s’efforce de maintenir l’intégrité des tissus, et in fine, celle du système, à savoir notre corps humain. Et lorsqu’on se rappelle que ce même système immunitaire est lui-même continuellement façonné par les microorganismes que nous hébergeons… On comprend donc mieux que notre santé, et probablement aussi notre comportement et notre humeur, dépendent de ce que nous mangeons ou de ce que nous faisons (comportement et style de vie), mais aussi de ce que nous hébergeons, le tout étant lié.
Le conseil Naturelles
Communiqué
L’oxygénation cellulaire
Vous l’aurez compris, le système immunitaire protège nos cellules. Il dépend de l’énergie fournie par l’organisme, et lors d’infections, il peut demander 10 à 20 fois plus d’oxygène qu’à l’accoutumée pour favoriser le rétablissement. La solution Bol d’air® du Laboratoire Holiste optimise l’utilisation de l’oxygène. L’appareil transforme les parties les plus volatiles de la résine de pin et crée un transporteur d’oxygène.
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RÉFÉRENCES
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Retrouvez notre dossier spécial immunité et défenses immunitaires dans le Naturelles #18 :