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Défenses naturelles / tonusDigestion

Des compléments alimentaires pour la santé intestinale ?

par Martine Carrétéro
kombucha fermenté

La barrière intestinale, le mucus, les défenses naturelles et le microbiote intestinal constituent un écosystème complexe dont le fonctionnement harmonieux et cohérent est un garant de notre bonne santé.

Les variables qui constituent notre hygiène de vie, à commencer par l’alimentation, l’activité physique, le sommeil et l’accompagnement de nos émotions, sont les leviers les plus puissants sur lesquels nous pouvons agir pour améliorer et optimiser le fonctionnement de cet écosystème. Il est cependant possible de donner un petit coup de pouce à tous les changements que nous mettons en place dans notre vie, sans toutefois pouvoir les remplacer. À ce titre, l’utilisation de compléments alimentaires, dont les effets bénéfiques sur la santé intestinale ont été démontrés, pourra s’avérer précieuse.

Voici donc la grande famille des « biotiques » (pré-, pro-, sym- et postbiotiques) et les nutriments fonctionnels potentiellement intéressants à cet égard.

Par Marine Dodet – naturopathe scientifique, formatrice et conférencière

Communiqué

Prébiotiques, probiotiques, symbiotiques et postbiotiques

Un consensus récent définit les probiotiques comme des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, confèrent un avantage pour la santé de l’hôte. Ces derniers ont une longue histoire d’utilisation en réponse à de nombreux diagnostics, et notamment dans la prévention des troubles gastro-intestinaux, dans les diarrhées associées aux antibiotiques, dans l’allergie ou encore dans les infections respiratoires.

Les probiotiques semblent exercer de nombreux effets par l’intermédiaire de divers mécanismes dont :

  • la compétition pour l’espace intestinal, ils s’opposent à l’implantation d’espèces pathogènes en « occupant le terrain » ;
  • la synthèse de nutriments, sources d’énergie pour les cellules intestinales ou d’autres bactéries ;
  • l’entretien de l’intégrité de la muqueuse en renforçant les jonctions intercellulaires ;
  • la régulation de la motilité intestinale (par la communication bidirectionnelle avec le système nerveux entérique) ;
  • la prévention de l’ostéoporose et le maintien de la densité osseuse ; une action hypocholestérolémiante (par divers processus) ; une activité antiallergique et anticarcinogène ;
  • la production d’agents antimicrobiens, d’acides organiques et de bactéricides qui stimulent à leur tour la production du mucus intestinal, empêchant ainsi l’implantation de pathogènes ;
  • l’action sur le système immunitaire intestinal en stimulant l’immunité innée et donc la production de messagers pro-inflammatoires nécessaires à l’activation des cellules phagocytaires ;
  • etc.

Il est clair cependant que toutes ces propriétés sont souche-dépendantes et même tissu-dépendantes. Autrement dit, l’effet d’un probiotique n’est jamais universel et dépend des espèces bactériennes présentes et des tissus cibles… Néanmoins, l’expérience clinique montre que ces organismes sont souvent utilisés avec succès pour traiter des affections ayant une composante inflammatoire (diarrhée infectieuse, dermatite atopique, inflammations intestinales, migraine, etc.).

Des études récentes mettent également en avant leurs effets modulateurs sur les troubles du système nerveux, notamment la normalisation des comportements de type anxiété et dépression et la réduction des troubles du spectre autistique. Une méta analyse d’essais contrôlés randomisés a aussi montré qu’un apport en probiotiques améliorait les fonctions cognitives chez les sujets atteints de la maladie d’Alzheimer et souffrant de troubles cognitifs légers, probablement en réduisant les niveaux de marqueurs inflammatoires et oxydatifs.

Les prébiotiques apportent les fibres dont se nourrissent les « bonnes » bactéries intestinales. Les formulations apportent en proportions variables des fibres solubles et insolubles (inuline, oligosaccharides…). L’intérêt des prébiotiques seuls reste plus limité, l’alimentation pouvant normalement les fournir. Les symbiotiques contiennent une combinaison de pré- et probiotiques et présentent donc les caractéristiques propres des probiotiques qu’ils contiennent.

À l’heure actuelle, le terme « postbiotique » désigne des composants bactériens solubles dotés d’activités biologiques, tels que les acides gras à chaîne courte (butyrate, acétate…), dont les actions sont bénéfiques sur la santé intestinale et métabolique. Attention cependant à la qualité des compléments que vous choisissez, car trop souvent ils ne sont pas suffisamment dosés et/ou ne sont pas qualitativement viables (manque de résistance au pH acide, de tolérance à la bile et aux sucs pancréatiques, d’adhésion aux cellules intestinales…). Prenez conseils auprès de thérapeutes compétents.

De plus, les probiotiques sont des organismes vivants et leur utilisation ne peut, à ce titre, être conseillée aux personnes immunodéprimées, telles que les patients sous corticoïdes, les personnes transplantées ou suivant une chimiothérapie. Ils sont également déconseillés aux personnes porteuses de prothèses valvulaires cardiaques.

Les compléments qui renforcent l’intégrité de la barrière intestinale

Même si ce sont les plus connus, les probiotiques ne sont pas les seuls compléments à avoir des effets avérés sur la santé intestinale. Une synthèse récente de la littérature scientifique a identifié les facteurs alimentaires qui altèrent l’intégrité de la membrane intestinale et donc augmentent l’hyperperméabilité intestinale (émulsifiants, additifs alimentaires et alcool surtout), mais également ceux qui permettent d’améliorer l’état de la barrière intestinale. Il s’agit des fibres bien sûr (provenant de l’alimentation surtout, et éventuellement des prébiotiques), des acides gras à chaîne courte (postbiotiques), mais également de la glutamine (principal acide aminé utilisé par les cellules intestinales) et de la vitamine D.

Les polyphénols sont des métabolites largement présents dans les végétaux et nécessaires à leur défense et à leur survie. Ces phytonutriments constituent les antioxydants les plus abondants de notre régime alimentaire. Très variés structurellement, ils sont largement métabolisés par le microbiote intestinal qui les rend bioactifs et biodisponibles. Mais ce que l’on a découvert aussi, c’est que ces polyphénols jouent eux-mêmes sur la composition du microbiote et améliorent ainsi potentiellement la santé cardiométabolique de l’hôte. Les polyphénols les plus étudiés à ce sujet sont le curcuma, la quercétine (que l’on trouve dans l’oignon ou la pomme par exemple) et les catéchines (du thé vert notamment). Les études sont encore en cours afin de préciser les mécanismes sous-jacents, mais leurs rôles et intérêts sont d’ores et déjà prometteurs.


communiqué

La sélection Naturelles de produits et compléments alimentaires de qualité pour la santé intestinale

FORMULE SYMBIOTIQUE FEMME

Contribue aussi à protéger la flore vaginale

FORMULE SYMBIOTIQUE HOMME

Contribue aussi à protéger la prostate

Références

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